Le Réseau d’Intellectuels, Artistes et Mouvements Sociaux pour la Défense de l’Humanité exprime son plus catégorique rejet de la violente répression et de l’aggravation des persécutions politiques déployées par le gouvernement d’Equateur, et exhorte le président Moreno à rétablir le respect de la démocratie à tous les niveaux.
Le gouvernement de monsieur Moreno doit immédiatement quitter le chemin vers la dictature qu’il a pris. En vertu de la déclaration d’état d’urgence (04/10/2019), le gouvernement a militarisé le pays, établi un couvre-feu dans des zones stratégiques et des bâtiments publics, a réprimé avec violence des manifestants et toute personne qui exprime des opinions divergentes du néolibéralisme. Un registre inédit de centaines de détenus, de dizaines de blessés et d’au moins cinq morts, fait état du niveau de violence exercée contre le peuple. Nous sommes particulièrement préoccupés par les attaques qui ont touché des mineurs et même des nouveaux-nés, comme cela a été le cas lors d’incursions dans des hôpitaux de Quito.
La REDH appelle au respect du droit à la liberté de pensée et d’expression, ainsi qu’à l’arrêt de la censure des médias et des agressions contre les journalistes. Des faits tels que la perquisition de la radio Pichincha Universal, les mandats d’arrêt contre des journalistes, l’intimidation des médias et des communicateurs doivent cesser.
Nous appelons l’exécutif équatorien à suspendre immédiatement la persécution politique et l’incitation à la haine, exprimées par le président Moreno lui-même, avec des accusations sans preuves contre des dirigeants du Movimiento Revolución Ciudadana, comme celles qu’il a formulées contre l’ex-président Rafael Correa et les dirigeants Ricardo Patiño, Virgilio Hernández et Paola Pavón, qu’il accuse de vouloir déstabiliser son gouvernement.
Nous demandons instamment aux organismes internationaux, au CDH de l’ONU, à la Rapporteuse sur les Peuples Autochtones, au Rapporteur sur la liberté d’Expression, à toutes les instances des droits de l’homme et aux gouvernements démocratiques, à redoubler d’effort pour favoriser le retour urgent des institutions démocratiques en Equateur.
La Haut-Commissaire des Nations-Unies aux Droits de l’Homme doit déployer d’urgence tous les moyens possibles pour exhorter le gouvernement Moreno à libérer plus de 600 personnes arrêtées pour avoir manifesté, ainsi qu’une centaine de dirigeants emprisonnés ou menacés. La répression contre les indigènes, les paysans, les villageois et les autres personnes doit cesser immédiatement.
La RED rappelle également à monsieur Moreno que les mobilisations pacifistes menées massivement par le peuple équatorien sont en lien, selon ses propres dires, avec l’imposition d’un paquet néolibéral et le respect des conditions inconstitutionnelles imposées par le FMI, et non avec la prétendue implication d’autres présidents ou pays de la région. Nous appelons le Gouvernement équatorien à respecter le droit international et ses protocoles dans ses relations avec d’autres pays et gouvernants, en accordant une attention particulière au respect et au maintien de l’Amérique latine et des Caraïbes en tant que Zone de paix.
9 Octobre 2019
Réseau pour la Défense de l’Humanité